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La Suisse occupe une place centrale dans l'histoire du protestantisme. Zwingli et Calvin ont grandement contribué au rayonnement culturel international de leur patrie d'origine. Le mur des réformateurs | ©_Micheloud_&_Cie |
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A Genève, dans le parc des Bastions face à
l'Université, le "Mur des Réformateurs" a été érigé à l'occasion du 400ème
anniversaire de la naissance de Calvin. Le groupe
central représenté ici est constitué (de gauche à
droite) de Guillaume Farel, Jean Calvin, Théodore de Bèze
et John Knox. Sur les côtés du Mur, deux stèles
rappellent les pionniers de la Réforme : Martin Luther
et Ulrich Zwingli. |
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Perte de prépondérance Longtemps majoritaires (près de 60%), les Eglises et communautés protestantes
n'ont pas bénéficié de l'immigration majoritairement catholique des années 1960-1970
. La proportion de protestants a donc connu une forte érosion et elles ne regroupent plus que 40,0% de la population en 1990. De fait, seuls 140'000 protestants sont étrangers (soit 3,2%).
On observe une proportion de personnes âgées nettement supérieure parmi les protestants que chez les catholiques. Répartition cantonale Le canton de Berne est le seul canton à avoir conservé une forte majorité protestante (72,2%). Suivent les cantons de Glaris, Thurgovie, Vaud, Neuchâtel, Zurich, Bâle-Campagne, Schaffhouse et Appenzell Rhodes- Extérieures, où la majorité protestante avoisine les 50% alors que les catholiques ne représentent qu'un tiers de la population. Les cantons de Saint-Gall, des Grisons, de Genève, d'Argovie et de Soleure laisse apparaître une forme de bi-confessionnalité avec une majorité relative de catholiques romains. Enfin Bâle-Ville représente un cas atypique, puisque aucune religion ne regroupe plus d'un tiers de la population. Aux origines Les motivations qui animaient un Martin Luther en Allemagne étaient partagées par le zurichois Zwingli, également déçus par la dégénérescence de la théologie de la fin du Moyen Age et la "mondanisation" de l'Eglise. Ils découvrirent à peu près en même temps le moyen de dissiper le désarroi religieux de l'Eglise, rendu encore plus choquant par la crise économique et politique que traversait alors le continent. Ils prônaient un retour aux Saintes Ecritures, l'abolition de la papauté, la suppression du célibat ecclésiastique et des couvents, l'abrogation de la messe et des sacrements, à l'exception du baptême et de l'Eucharistie, ainsi que la suppression du culte de la vierge et des
Saints. Dès 1519, à Zurich, Zwingli prêche une réforme proche du luthéranisme. Diffusé par les humanistes, le protestantisme gagne peu à peu d'autres cantons alémanique. Une
brève bataille fixe la situation: la Suisse comprend désormais sept cantons catholiques (Uri, Schwyz, Unterwald, Lucerne, Zoug, Soleure et Fribourg), majoritaires à la Diète, et quatre cantons réformés (Zurich, Berne, Bâle et Schaffhouse). La Réforme s'étend ensuite dans le pays romand, où les villes, en
l'adoptant, cherchent à échapper à la tutelle de leurs princes, comme les ducs
d'Orléans à Neuchâtel ou la maison de Savoie à Genève. Elles signent des traités avec les cantons protestants. La Réforme est adoptée à Neuchâtel en 1530 et à Genève en 1536, où Calvin établit une théocratie et domine la vie politique et religieuse de la cité
jusqu'à sa mort en 1565. La "Rome protestante", terre d'accueil des protestants européens Genève acquit la réputation d'une nouvelle Jérusalem - d'une Rome protestante, où
l'identification de la cité avec la religion était totale. Cette
citadelle était souvent le dernier espoir de ceux qui, dans les pays catholiques, souffraient pour leurs convictions religieuses. Entre 1549 et 1587, 8000 huguenots persécutés s'y réfugient, avec leurs familles. Cet afflux
d'une élite intellectuelle et morale, d'origine surtout française et, dans une moindre mesure, italienne et allemande, infuse un sang nouveau à la cité. Lors de la révocation de l'Edit de Nantes en 1685, Genève accueillera une grande partie des réfugiés
huguenots chassés par Louis XIV. Bon nombre des actuels banquiers privés genevois sont les descendants
d'immigrés français protestants. Genève ne fut pas seulement un lieu de refuge, mais aussi une métropole spirituelle dont le rayonnement européen tenait au souci
d'unité protestante qui animait Calvin face aux autres cités suisses, aux luthériens allemands et aux anglicans, et qui
l'incitait à entretenir une correspondance avec des personnes de presque tous les pays
d'Europe; ce rayonnement tenait également à la réputation de
l'Académie, qui fut fondée en 1559, et attira très vite des étudiants de tout le continent; elle a formé surtout des pasteurs, mais aussi des juristes et une partie de
l'élite réformée européenne. Reflux et morcellement Mais la Contre-Réforme arrête l'expansion du protestantisme. Les 11 et 12 décembre 1602 échoue
l'«Escalade» des Savoyards catholiques contre Genève, ultime tentative pour reconquérir la «Rome protestante». Malgré les efforts de Calvin, la Réforme ne conserve pas son unité. Elle
s'est en réalité morcelée en trois tendances - luthéranisme, zwinglo-calvinisme et anglicanisme. Mais, en dépit
d'une organisation ecclésiale différente et de divergences théologiques que nous n'aborderons pas ici,
l'accord a été maintenu touchant les questions fondamentales. La Suisse radicale Le protestantisme a favorisé l'essor économique. C'est ce que soutient Max Weber dans son célèbre ouvrage: "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme". Les protestants occupèrent un rôle central dans la création de l'Etat fédéral helvétique en 1848 et occupèrent la scène politique suisse de manière exclusive jusqu'à la fin du siècle
au travers du parti radical. En Suisse le radicalisme est une force de droite,
anticléricale et favorable au capitalisme. Internet:
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