Origines
La fidélité à l'Etat suisses des catholiques fut mise en doute dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Ceux-ci s'étaient opposés la création de l'Etat fédéral en 1848. La politique ecclésiastique romaine et les propos de certains souverains pontifes, qui réprouvaient en bloc l'Etat de conception moderne aggravèrent le malentendu: le pape Pie IX publie en 1864 un document dressant la liste de 80 propositions ou hérésies condamnées en matière de religion, de science, de politique et d'économie. Toute une pléiade de catholique refusèrent de s'aventurer dans cette nouvelle tendance belliqueuse de l'Eglise romaine. La proclamation du dogme de l'infaillibilité du pape en 1870 leur offrit l'opportunité de quitter l'Eglise catholique romaine et de fonder une communauté à leur convenance, l'Eglise catholique-chrétienne. La première "association de catholiques libéraux" en Suisse se constitue à Olten en 1872. Les première paroisses furent reconnues officiellement dès 1876 dans plusieurs cantons.

Lente érosion
Depuis 1930, année qui a vu l'introduction d'un comptabilisation statistique distincte pour l'appartenance à cette communauté, on observe une érosion tant du nombre de ses adhérents que de leur proportion dans la population résidente: des 37 000 catholiques-chrétiens recensé en 1930 (soit presque 1% de la population), il n'en reste actuellement moins de 12 000 (0,2%).

Organisation démocratique
L'Eglise catholique chrétienne suisse rassemble des communautés paroissiales dispersées dans onze cantons. Eglise épiscopale, elle est organisée sur le mode démocratique. Les communautés paroissiales sont indépendantes, elles choisissent leur prêtre ainsi que leurs délégués au Synode. Le Synode est l'organe suprême de décision. Il choisit l'évêque (nommé à vie) ainsi que le Conseil synodal (cinq prêtres et six laïcs), autorité exécutive et administrative. Les responsabilités religieuses et spirituelles échoient à l'évêque. La formation du clergé catholique-chrétien est assurée depuis 1874 par la Faculté de théologie catholique-chrétien de l'Université de Berne.

Soleure et Argovie, deux bastions
L'Eglise catholique-chrétienne s'est surtout implantée dans des cantons alors à majorité protestante (Zürich, Bâle-Ville, Schaffhouse, Argovie, Genève et Bâle-Campagne). Le canton de Soleure est le seul à dominante catholique où une large communauté catholique-chrétienne fut recencensée. C'est d'ailleurs dans ce canton et dans celui d'Argovie - qui rassemble aujourd'hui le tiers des catholiques-chrétiens suisse - qu'une résistance à la lente érosion démographique peut être observée. Dans quelques cantons, les communautés paroissiales ont obtenu un statut d'Eglise nationale. L'Eglise catholique-chrétienne de Suisse est l'un des onze évêché de la Convention d'Utrecht qui rassemble les Eglises catholiques-chrétiennes de différents pays. Elle est membre du Conseil Oecuménique des Eglises.

Internet:

• Le site de l'Eglise catholique chrétienne

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